lundi 7 décembre 2015

Conférence: Conchez de Béarn au XVIIIe siècle

Intervenants : André Charles Anglade, abbé de Laforcade, Jean-Louis Lassère
Lieu : foyer rural de Conchez de Béarn
Date: 2004 (?)

Le Vic-Bilh « ancien » correspond aux anciens archiprêtrés du Vic-Bilh. L’église a calqué, au moment de la christianisation, son installation à l’organisation civile romaine. Les frontières du Vic-Bilh ont été mouvantes au cours de l’histoire. 4 archiprêtrés : Mont-Disse, Anoye, Lembeye et Simacourbe.

La plus vieille entité des 17 Vics de Béarn serait-elle le Vic-Bilh ?

C’est dans le Vic-Bilh que l’on trouve le plus de vestiges romains. La Gaule s’est christianisée, d’abord dans les villes puis dans les campagnes. Les paysans sont restés païens longtemps. Durant la christianisation, où faire le culte sinon dans la villa romaine ?! (maison de maîtres, avec une exploitation, des esclaves autour. On choisit une pièce ou deux ou bien la grande pièce : le trinôme pour établir le culte. Là où on trouve « gleysa » ou « 3 gleysas », on trouve des restes romains.
Les abbés laïques ne sont pas des ecclésiastiques mais des petits seigneurs qui possédaient des droits sur l’église, qui jusqu’en 1789, nommaient le curé. C’était l’évêque qui se contestait de lui donner le pouvoir spirituel. Cela existait en Béarn, en Soule et un peu en Bigorre.

Hypothèse : ces abbés laïques seraient les successeurs des grands propriétaires romains. Les abbayes étaient des seigneurs nommés par le curé. Ils touchaient la dîme, donnaient une pension au curé, nommaient le curé, avaient la première place dans l’église, avaient une tombe dans l’église quand ils mourraient. On trouve 2 seigneuries très souvent dans un même village, un laïque et un militaire.

Conchez : concis : couper, abattre, tailler (bois, taillis). Conchez aurait été bâti dans un bois.
D’autre hypothèses existent, notamment

Anciens tracés de Conchez

Les fossés anciens de la ville se trouvaient à l’emplacement de la route de Lembeye-Aire, et derrière le presbytère. On retrouve des documents du XVIIe siècle où l’on parle de chapelle dans le château : une chapelle « en lou castet ». Quand on montait dans la ville, on disait : « m’en vaw a la ville ». Il n’y a jamais eu de château fortifié. C’était une ville construite pour une raison militaire. Les bastides datent de la fin du XII et XIVe siècle, Conchez existait avant. Ce ne serait donc pas une ancienne bastide mais elle en possède les caractéristiques. Il n’y a pas de portes fortifiées.
La noblesse en Béarn appartient au lieu et non pas aux familles ni aux personnes. Le lieu fortifié appartenait au Vicomté. Ce sont tous des châteaux de « bois ». Le roi à la fin du XVIIe siècle, pendant la guerre de succession d’Espagne) le roi louait des seigneuries qui lui appartenait pour se faire de l’argent. Ici, la seigneurie de Conchez était louée à Théophile de Brumont, « seigneur engagiste » de Conchez. Il touchait des revenus qui normalement étaient destinés au roi, puis il lui en restituait une partie sous forme de loyer. Il devenait noble. Car la noblesse béarnaise n’est pas une noblesse de sang mais de terre. Ce n’est que François Ier qui a rendu la noblesse héréditaire (Loi salique). Il fallait posséder une terre noble, soit une seigneurie de paroisse, une abbaye laïque, soit une maison noble. Mais il fallait aussi que les états de Béarn, qui se réunissaient tous les ans, en général à Quasimodo (deuxième dimanche de Pâques), acceptent ce monsieur comme étant noble. Il fallait qu’il présente son certificat de baptême s’il était fils de l’ancien, son certificat de notaire, s’il l’avait acheté ou s’il avait eu une donation. Les Etats de Béarn n’étaient pas seulement des nobles mais des « Jurats des villes ». Le petit corps « Tiers Etat » pouvait empêcher un prétendant d’entrer dans le camp de la noblesse. De nombreux procès ont eu lieu. Ces procès ont perduré jusqu’au début de la Révolution Française. A partir de ce moment là, ils ont accepté les lois françaises.

La seigneurie paroissiale

Deux maisons nobles : la maison de Hiton et la métairie des Bartes.

Pour la première, le roi l’a anoblie en 1791 en faveur de Bernard de Hiton, fils de Conchez et Capitaine d’Henri IV. Le roi l’a remercié en anoblissant sa terre. C’est une maison très importante du Vic-Bilh. Deux branches dans la famille Hiton : une seigneurie de Claracq et de Garlin et une seigneurie de st-Jean-Poudge et à Conchez éteinte vers 1840.
La Bartes est un terrain près d’un ruisseau, en zone inondable. A Conchez, c’était en bas chez Pouquit, à la Plèche. Maison anoblie en mars 1609 en faveur de Bernard Lartigue qui devait faire l’hommage de fer de lance doré au roi.

La noblesse et la bourgeoisie en Béarn n’était pas riche. Conchez a servi de marché tant que Lembeye et Garlin n’existaient pas. On y trouvait des commerces. Ca a été un centre Protestant. Conchez a eu 5 pasteurs Protestants et 34 familles alors qu’il n’y en avait que dans les villes. Le clergé béarnais ne valait rien. Les abbés Laïques ne nommaient pas toujours des curés « tout blanc ». La maison Curia était habitée par un ancien notaire protestant.

On vendait à Conchez des céréales dont on retrouve des poids et mesures. Un maire, un curé, un percepteur, un commissariat de police et de gendarmerie, un instituteur et une institutrice communaux, un notaire, un vétérinaire, un bureau de poste, une perception, c’était le chef-lieu du Canton. Tous les mardi le marché de vin, de fromage, de maïs et une foire les mardi de Pâques, le 1er mardi de mai et de Pentecôte. La fête patronale de Saint Germain le 31 juillet. Les notables : Betbeder, Brusse, Férié, Pouquet, Laplace, Paquàa, Bedaille.

15 communes l’environnent dont la plus éloignée est à 5 kilomètres.
Eglise Saint Germain : les chrismes semblent à l’envers. En Vic-Bilh, les églises les plus vieilles sont du X et XIe siècle en Vic-Bilh.
On cultivait essentiellement du lin, de la moutarde et du vin.
Etigny a ouvert le Béarn à la France et à l’Espagne. Il a créé la route d’Auch qui n’existait pas.
Conchez a eu un passé guerrier. Le bassin de Conchez a été brillant et important. Actuellement, il n’y a pas d’expansion économique.

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