lundi 24 février 2014

Hiton

Voici quelques informations sur Garlin dans lesquelles nous retrouvons un nom bien connu dans l'histoire de Conchez de Béarn. Le texte ci-dessous parle des bastides et dans le cas présent, de celle de Garlin.


AVANT LA BASTIDE
Des tumuli révèlent une présence humaine à l'âge du Bronze. Un village de " Gasli " est mentionné dans le cartulaire de Lescar en 984. Située dans le Vic-Bilh, Garlin a de tout temps occupé une place stratégique. Dès le Moyen Age s'y croisent une ancienne voie de transhumance reliant St-Pé-de-Marsan à St-Pé-de-Geyres (actuel St Pé de Bigorre) en Bigorre - le Cami de Sen Pé -, et l'ancienne voie romaine reliant Lescar à Aire-sur-Adour.

LA CREATION
En 1302, la vicomtesse de Béarn, Marguerite, crée une bastide pour renforcer la frontière : la situation à proximité des terres anglaises provoque les protestations des enquêteurs désignés par Edouard II d'Angleterre, qui prétendent que la bastide "a été construite sur la terre du duché d'Aquitaine", alors sous leur obédience, ce qui est par la suite reconnu inexact.

LA BASTIDE
La bastide est ceinturée par une palissade, un fossé (" barats ") et un remblai. Des portes sont construites : la première près de l'actuelle église, au sud de la rue principale dite carrere aforade, ouvrant sur le marché aux bestiaux extérieur, le marcadieu. La seconde porte est située à l'extrémité de la rue Victor Lefranc, la troisième au nord-est à l'issue de la carrere aforade débouchant sur la route d'Aire. L'actuelle rue principale orientée du sud-ouest au nord-est, borde à l'ouest la place où se trouvait la halle. Celle-ci, surmontée de la maison commune, est détruite au cours du XIXème siècle.

EVOLUTION MEDIEVALE
En 1385, Garlin compte déjà 30 foyers - dont un gardien des portes (" Pé porter ", Pierre le portier) -, soit environ 150 à 180 habitants, chiffre qui oscille ensuite : 23 foyers vers 1480, 45 foyers en 1549, et 166 " maisons sous le fief du Roi en 1662 ". Il semble qu'un " hospital ", peut-être en lien avec le pèlerinage jacquaire, soit construit probablement du début du XVème siècle avec une chapelle dédiée à Ste-Madeleine. Au XVème siècle, la ville s'étend à l'Est, ce qui nécessite le creusement d'autres fossés et l'installation de nouvelles palissades. Un temple protestant construit au-delà de cette zone est aujourd'hui détruit. Le couvent des Capucins est attesté à Garlin dès 1696, il disparaît à la Révolution.

EVOLUTION POST-MEDIEVALE
Au XVIème la cité est un centre protestant actif. La chapelle Ste-Madeleine est détruite à la fin des années 1560 pendant la campagne de Montgomery. L'église St-Jean située dans l'enceinte de la bastide subit le même sort. Elle est restaurée au XVIIème siècle, elle connaît ses dernières heures à la fin du XIXème siècle. Il ne reste aujourd'hui que quelques traces de son abside romane, visibles dans le cimetière. Le centre de la place principale est occupé par une halle dont l'étage sert de maison commune. Cette construction est détruite au XIXème siècle. Le vestige d'un de ses piliers est conservé dans les jardins près de la mairie. Les maisons qui bordent cette place sont dotées de couverts aujourd'hui disparus, à l'exception de deux, la maison Bayeux et la maison Poublan. Ces couverts ou auvents portent aussi le nom de " garlandes ". Le marché a lieu les mercredis tous les quinze jours sur cette place. Le vin est l'une des marchandises vendues. Au XVIème siècle, deux foires sont attestées, l'une le 8 mai pour la Saint Michel et l'autre le 8 Septembre pour la fête de Notre-Dame. Lorsque Louis XIV publie l'édit d'enregistrement des armes des familles, des communautés et des villes, il a surtout en vue une fructueuse opération fiscale. En Béarn, beaucoup de personnes et même de corps omettent de faire la déclaration prescrite, croyant éviter ainsi le paiement de droits assez lourds. Aussi d'Hozier, chargé de l'enregistrement des armoiries, reçoit-il l'ordre d'imposer d'office des armes aux délinquants ; c'est ce qui advient notamment pour la Communauté de Garlin. Toutes les villes qui se trouvent dans ce cas sont finalement obligées d'acquitter les frais d'enregistrement, qui montent à 50 livres pour les communautés et se voient imposer des armes le 9 décembre 1701. C'est ainsi que Garlin porte " d'or fretté de simple à la fasce de vair ". L'ancien couvent des Capucins (fin XVIIè siècle début XVIIIè) a entre autres servi de mairie à partir de la fin du XVIIIème. Le Château de Hiton (XVIIè et XVIIIè siècles) accueille actuellement la mairie. Il est construit par la famille Hiton (Hiton de Conchez est un huguenot anobli en 1591 par Henri IV) ; il abrite des boiseries Louis XIV. Des courses landaises sont signalées dès 1811. Les premières arènes sont construites en 1875. En 1861 débutent les travaux de construction de l'église actuelle, achevée en 1864. Tout autour de la place se trouvaient des maisons à auvents (" embàns " ou " garlandes "), formant une allée couverte. Mais au début du XXème siècle seuls les côtés sud et est de cette place conservaient encore une partie de ces embàns. Dans la fraction sud de la place s'alignaient cinq maisons à peu près uniformes présentant un rez-de-chaussée surélevé d'un étage et d'un vaste grenier sous toiture très haute - cette région étant alors très grosse productrice de grains. Seule la maison Poublan a encore conservé son aspect primitif avec son auvent reposant sur trois piliers et un premier étage surmonté d'un double grenier. Les parties nord et ouest de la place avaient vu disparaître leurs embàns bien avant le XIXème siècle.

Source: http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp64/bastides/bastides/garlin.htm


"Bernard de Hiton, du lieu de Conchez, est décoré du titre de noblesse tant pour ses biens que pour sa personne t-t celle de ses enfants nés et à naître, par patente du mois d'avril 1591, en considération des services notables par lui rendus à la guerre, et les jurais de Conchez sont déchargés de deux feux sur la donation pour leur dédommagement total."

Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau Date d'édition : 1841-1972 Source : Bibliothèque nationale de France 

 
Hélène Thérèse d'Espalungue, née à Nay, le 28 janvier 1777, mariée, à Louvie-Juzon, le 1er nivôse an XI (22 décembre 1802), à M. Antoine-Hubert de Hiton, de Conchez.

Source: armorial de Béarn (tome2) p297



 

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