Intervenants : André
Charles Anglade, abbé de Laforcade, Jean-Louis Lassère
Lieu : foyer rural de
Conchez de Béarn
Date: 2004 (?)
Le Vic-Bilh « ancien »
correspond aux anciens archiprêtrés du Vic-Bilh. L’église a
calqué, au moment de la christianisation, son installation à
l’organisation civile romaine. Les frontières du Vic-Bilh ont été
mouvantes au cours de l’histoire. 4 archiprêtrés :
Mont-Disse, Anoye, Lembeye et Simacourbe.
La plus vieille entité des 17 Vics de Béarn serait-elle le Vic-Bilh ?
C’est dans le Vic-Bilh
que l’on trouve le plus de vestiges romains. La Gaule s’est
christianisée, d’abord dans les villes puis dans les campagnes.
Les paysans sont restés païens longtemps. Durant la
christianisation, où faire le culte sinon dans la villa romaine ?!
(maison de maîtres, avec une exploitation, des esclaves autour. On
choisit une pièce ou deux ou bien la grande pièce : le trinôme
pour établir le culte. Là où on trouve « gleysa »
ou « 3 gleysas », on trouve des restes romains.
Les abbés laïques ne
sont pas des ecclésiastiques mais des petits seigneurs qui
possédaient des droits sur l’église, qui jusqu’en 1789,
nommaient le curé. C’était l’évêque qui se contestait de lui
donner le pouvoir spirituel. Cela existait en Béarn, en Soule et un
peu en Bigorre.
Hypothèse : ces
abbés laïques seraient les successeurs des grands propriétaires
romains. Les abbayes étaient des seigneurs nommés par le curé. Ils
touchaient la dîme, donnaient une pension au curé, nommaient le
curé, avaient la première place dans l’église, avaient une tombe
dans l’église quand ils mourraient. On trouve 2 seigneuries très
souvent dans un même village, un laïque et un militaire.
Conchez : concis :
couper, abattre, tailler (bois, taillis). Conchez aurait été bâti
dans un bois.
D’autre hypothèses
existent, notamment
Anciens tracés de Conchez
Les fossés anciens de la
ville se trouvaient à l’emplacement de la route de Lembeye-Aire,
et derrière le presbytère. On retrouve des documents du XVIIe
siècle où l’on parle de chapelle dans le château : une
chapelle « en lou castet ». Quand on montait dans
la ville, on disait : « m’en vaw a la ville ».
Il n’y a jamais eu de château fortifié. C’était une ville
construite pour une raison militaire. Les bastides datent de la fin
du XII et XIVe siècle, Conchez existait avant. Ce ne serait donc pas
une ancienne bastide mais elle en possède les caractéristiques. Il
n’y a pas de portes fortifiées.
La noblesse en Béarn
appartient au lieu et non pas aux familles ni aux personnes. Le lieu
fortifié appartenait au Vicomté. Ce sont tous des châteaux de
« bois ». Le roi à la fin du XVIIe siècle, pendant la
guerre de succession d’Espagne) le roi louait des seigneuries qui
lui appartenait pour se faire de l’argent. Ici, la seigneurie de
Conchez était louée à Théophile de Brumont,
« seigneur engagiste » de Conchez. Il
touchait des revenus qui normalement étaient destinés au roi, puis
il lui en restituait une partie sous forme de loyer. Il devenait
noble. Car la noblesse béarnaise n’est pas une noblesse de sang
mais de terre. Ce n’est que François Ier qui a rendu la noblesse
héréditaire (Loi salique). Il fallait posséder une terre noble,
soit une seigneurie de paroisse, une abbaye laïque, soit une maison
noble. Mais il fallait aussi que les états de Béarn, qui se
réunissaient tous les ans, en général à Quasimodo (deuxième
dimanche de Pâques), acceptent ce monsieur comme étant noble. Il
fallait qu’il présente son certificat de baptême s’il était
fils de l’ancien, son certificat de notaire, s’il l’avait
acheté ou s’il avait eu une donation. Les Etats de Béarn
n’étaient pas seulement des nobles mais des « Jurats des
villes ». Le petit corps « Tiers Etat »
pouvait empêcher un prétendant d’entrer dans le camp de la
noblesse. De nombreux procès ont eu lieu. Ces procès ont perduré
jusqu’au début de la Révolution Française. A partir de ce moment
là, ils ont accepté les lois françaises.
La seigneurie paroissiale
Deux maisons nobles :
la maison de Hiton et la métairie des Bartes.
Pour la première, le roi
l’a anoblie en 1791 en faveur de Bernard de Hiton, fils de
Conchez et Capitaine d’Henri IV. Le roi l’a remercié en
anoblissant sa terre. C’est une maison très importante du
Vic-Bilh. Deux branches dans la famille Hiton : une seigneurie
de Claracq et de Garlin et une seigneurie de st-Jean-Poudge et à
Conchez éteinte vers 1840.
La Bartes est un terrain
près d’un ruisseau, en zone inondable. A Conchez, c’était en
bas chez Pouquit, à la Plèche. Maison anoblie en mars
1609 en faveur de Bernard Lartigue qui devait faire l’hommage
de fer de lance doré au roi.
La noblesse et la
bourgeoisie en Béarn n’était pas riche. Conchez a servi de marché
tant que Lembeye et Garlin n’existaient pas. On y trouvait des
commerces. Ca a été un centre Protestant. Conchez a eu 5 pasteurs
Protestants et 34 familles alors qu’il n’y en avait que dans les
villes. Le clergé béarnais ne valait rien. Les abbés Laïques ne
nommaient pas toujours des curés « tout blanc ». La
maison Curia était habitée par un ancien notaire protestant.
On vendait à Conchez des
céréales dont on retrouve des poids et mesures. Un maire, un curé,
un percepteur, un commissariat de police et de gendarmerie, un
instituteur et une institutrice communaux, un notaire, un
vétérinaire, un bureau de poste, une perception, c’était le
chef-lieu du Canton. Tous les mardi le marché de vin, de fromage, de
maïs et une foire les mardi de Pâques, le 1er mardi de
mai et de Pentecôte. La fête patronale de Saint Germain le 31
juillet. Les notables : Betbeder, Brusse, Férié, Pouquet,
Laplace, Paquàa, Bedaille.
15 communes l’environnent
dont la plus éloignée est à 5 kilomètres.
Eglise Saint Germain :
les chrismes semblent à l’envers. En Vic-Bilh, les églises les
plus vieilles sont du X et XIe siècle en Vic-Bilh.
On cultivait
essentiellement du lin, de la moutarde et du vin.
Etigny a ouvert le Béarn
à la France et à l’Espagne. Il a créé la route d’Auch qui
n’existait pas.
Conchez a eu un passé
guerrier. Le bassin de Conchez a été brillant et important.
Actuellement, il n’y a pas d’expansion économique.
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